Tout en étudiant les mécanismes de la demande sociale de la
peinture médicale, cet ouvrage en analyse l'utilité, la destination
et la pertinence. La peinture médicale a-t-elle une fonction et
laquelle ? Quelle est l'intention du peintre à travers la perception
qu'en a le public : s'agit-il de lui adresser un message scientifique
ou de provoquer sa pitié ? Quelles sont les intentions des collectionneurs
?
L'auteur s'interroge aussi sur le rôle de l'État, le lien qui existe
entre la peinture et les circuits qui l'utilisent, et la naissance
d'une politique d'acquisition de l'administration des Beaux-Arts,
incertaine suivant les époques ou servant la propagande de
Napoléon Ier puis de Napoléon III. Un temps en faveur du pouvoir,
cette action se transforme en un autre type de glorification, celle
des nouveaux héros que sont les médecins. Parallèlement, l'image
de l'autre héros, l'officier tué sur le champ de bataille napoléonien,
s'efface devant celle du simple soldat de la guerre franco-prussienne.
La misère militaire devient anonyme et collective.
C'est ainsi que la peinture exprime et renforce un mouvement
dans le siècle et rend compte de l'ascension du prestige des médecins.