Le péplum est un cinéma de mauvais genre. Il raconte des histoires qui se déroulent en des temps mythiques ou lointains. Il chante les exploits de héros bodybuildés et d'héroïnes chastement dévêtues. Genre populaire et familial, il est obligé de tortiller de la caméra pour raconter les amours bibliques, les orgies romaines, les empereurs fous et les impératrices lubriques - sans choquer personne mais quand même.
Et pourtant, souvent faits avec trois francs six sous, tournés à la va-vite dans des décors de carton-pâte, troussant la muse de l'Histoire pour en montrer les dessous affriolants, ces films révèlent une autre Antiquité, sortie des manuels poussiéreux. Une Antiquité en technicolor et en relief, une Antiquité doublement vivante : à la fois parce qu'elle illustre nos fantasmes et parce qu'en voulant raconter le passé, elle nous parle en fait du présent.