Dans un futur incertain, la Terre a changé de face. Les Traks, nouvelle espèce mutante, y règnent, tout-puissants. Subsiste une poignée d'humains, parqués dans le sous-sol. Ils sont tous passés par la Machine et ont perdu la parole. Ne pouvant plus communiquer, ils s'éteignent.
Dans la zone W6P, il y a Max. Qui parle. Qui a su déjouer la Machine et recouvrer la parole. Qui pourrait tout réapprendre aux autres. Et il y a Abel, qui rêve de résistance, de guérilla armée de mots. Il s'enfuit du sous-sol et se réfugie dans un phare abandonné où se cachent déjà Lo. Oona et Marie. Lo est humain et, étrangement, la Machine n'a eu aucun effet sur lui. Peut-être parce qu'il aime Marie, qu'il l'aime à la folie, et qu'il est prêt à tout pour l'empêcher de s'éteindre. Et peut-être parce que Marie l'aime du même amour désespéré, elle s'accroche aux derniers mots qui lui restent. Oona, quant à elle, parle bien, trop bien. Robot sorti des usines traks, elle a fui aussi ; elle veut être humaine.
Dans cet univers où les humains doivent lutter pour le rester et les robots rêvent de le devenir. Abel, Lo, Marie et Oona cherchent le moyen de mettre le phare en marche et ainsi d'éclairer les ténèbres.
Max : Ils ne sont plus nombreux, ceux qui parlent encore.
Une poignée, dispersée dans le sous-sol.
Une poignée qui possède une poignée de mots. Langage en morceaux. En miettes.
Pans de mémoire arrachés à la nuit.
Abel : Pans de mémoire arrachés à la nuit.
Max : Vagues souvenirs de prophéties anciennes, dont les dernières mères ont bercé les derniers enfants nés.
Abel : Berceuses.
Max : Des berceuses. Des histoires. La mémoire. Eclat de lumière. trop violente. Une malédiction. Une punition peut-être.
Douze soleils qui s'embrasent et se ruent sur la terre.
Qui brûlent tout, dévastent la surface, puis disparaissent. Terre brûlée, rasée, effacée. Les soleils se sont retirés. La nuit s'est installée.
Des profondeurs de la planète ratatinée, la lave a jailli, puis l'eau.