Le pouls de la Terre
Pour Ernst Zürcher, la marche offre une autre façon d'observer et de ressentir la nature. Ce spécialiste des liens entre les arbres et leur environnement nous invite à renouer avec le vivant, à prendre son rythme à l'écoute de notre corps, de ce qui nous entoure et du cosmos, pour finalement retrouver le sens de l'essentiel et le goût de la joie.
« J'ai remarqué que les sentiers forestiers passaient parfois près d'endroits à l'écart, bien abrités par les arbres et le sous-bois, dont la litière avait été légèrement grattée, mettant à nu la surface de l'humus. C'est là que les chevreuils se couchent pour se reposer, et nous invitent à prendre temporairement place pour faire de même.
Je ne boude jamais le plaisir de suivre ces coulées ou de m'étendre ainsi sur ces couches. Il y a comme un certain secret bien gardé. Lire et déchiffrer ainsi les paysages marqués par cette part de sauvage, c'est se fondre et communier avec ce côté enfoui de nos êtres, au plus profond de ce qui nous lie au reste du vivant. S'installer dans une couche, c'est comme entrer dans la sphère intime de l'animal, se glisser dans sa peau, voir le monde avec ses yeux. »