La vie financière romaine ne se laisse pas aisément décrypter dans la mesure où le maniement de l'argent demeure longtemps une activité honteuse contrevenant à l'idéal d'otium de l'aristocratie. La classe sénatoriale est pourtant très engagée dans les affaires : elle pratique largement le prêt à intérêt et investit dans les sociétés qui exploitent les mines de l'Empire. Son pouvoir financier passe néanmoins par l'intermédiaire de prête-noms qui sont souvent des esclaves ou des affranchis. Au-dessous d'elle, les chevaliers romains agissent en pleine lumière, tirant les fils des societatis publicanorum auxquelles l'État romain a externalisé nombre de fonctions régaliennes, notamment la perception de l'impôt.
Ces multinationales des publicains sous-tendent largement la logique d'expansion impériale et soulèvent une interrogation fondamentale : les esclaves-financiers auraient-ils été les véritables maîtres de la république ?