«Pétards à explosion retardée» selon Ernesto Ferrero, «moments importants d'autobiographie» selon Adriano Seroni, ces fables, fabliaux, soties, morales, faux aphorismes et vrais pastiches sont les ingrédients du Premier Livre des fables, qui est une des œuvres les plus singulières et les plus passionnantes de Gadda.
Commencée entre 1939 et 1940, période où il quitte «Panettopoli» (Milan, sous la plume) pour s'installer à Florence, elle n'est achevée qu'en 1952, date de sa publication.
Faisant feu de tous les bois de la riche pluralité de la langue italienne, allant d'une manipulation très facétieuse du dialecte toscan à une imitation parodique du vieil italien, Gadda se joue avec humour et ironie de l'histoire, du régime, de la vie littéraire et des travers de ses compatriotes sur la toile de fond tragique de la guerre et d'une après-guerre problématique.
Préface de Gérard-Georges Lemaire