Les légendes du mouvement hassidique - fondé par le grand visionnaire Baal-Chem-Tov (1700-1760) dans les communautés juives d'Europe orientale - ont grandi dans d'étroites ruelles et de sombres réduits ; elles sont passées de lèvres malhabiles dans des oreilles attentives ; c'est en bégayant qu'elles sont nées et se sont propagées de génération en génération.
Filip David renoue avec cette tradition. Cinéaste, il associe la maitrise des techniques de l'illusion les plus modernes à l'étrangeté de l'imaginaire hassidique, aux dibbouks, aux rabbins errants et conteurs.
Ses récits entremêlent le passé, le présent, l'avenir avec une éblouissante virtuosité. Sans effets, il parvient à créer des atmosphères fantastiques, des lumières mystérieuses, à nous faire perdre toute idée de l'époque dans laquelle nous vivons. Il jongle avec les notions de réalité, de rêve, de monde intérieur et d'infra-monde sans pour autant nous dérouter. Il nous envoûte plutôt.