Une véritable somme. Tel est l'ouvrage d'Henri Pigaillem consacré au prince Eugène (1663-1736), somme d'informations, somme d'érudition. Une érudition que l'auteur sait rendre accessible à tous, dans un livre à l'écriture nerveuse qui ne connaît pas de temps mort. Aussi aucun aspect de la vie d'Eugène de Savoie-Carignan n'est-il laissé dans l'ombre, de ses jeunes années d'enfant chétif
dans le Paris du début du siècle de Louis XIV à son rôle de mécène dans la Vienne de Léopold Ier. Complément qui, d'évidence, s'imposait pour le constructeur du célèbre palais du Belvédère, collectionneur avisé de tout ce que l'art de son temps pouvait offrir de plus beau. Car le prince Eugène fut bien plus qu'un des plus glorieux hommes de guerre de l'Histoire, bien plus que le vainqueur de Blenheim, cette bataille où les Impériaux alliés aux Britanniques infligèrent à la France une de ses plus grandes défaites de la guerre de succession d'Espagne. Une biographie d'autant plus bienvenue que, depuis un demi-siècle, aucun ouvrage de cette envergure n'avait été écrit en français et par un Français sur ce personnage capital du siècle de Louis XIV.