William Wells Brown fuit le Missouri à vingt ans en 1834 pour rejoindre les Grands Lacs et le Canada. Devenu militant abolitionniste, il publie en 1847 le récit de sa vie d'esclave et de sa fuite à travers le « Vieux Nord-Ouest », ces États libres, mais peu sûrs, qui le séparaient du Canada et d'une totale liberté. Parmi les nombreux récits d'esclaves publiés aux États-Unis entre la fin du XVIIIe siècle et la guerre de Sécession, celui de Brown est l'un des plus célèbres. Fine plume, sachant manier l'émotion, l'ironie et l'amertume, son auteur devint ensuite le premier écrivain noir professionnel aux États-Unis. Assistant d'un marchand d'esclaves, Brown ne se contente pas de raconter sa vie et celle des siens à Saint-Louis ; il fournit également un témoignage incomparable sur la traite intérieure qui menait les esclaves vers les grandes plantations du Sud profond (Deep South), que craignaient tant les Noirs asservis.