Au début des années 1970, le renouveau de la production de la soie, une activité qui fut longtemps l'un des piliers de l'économie cévenole, déjoue tous les pronostics qui annonçaient sa disparition inéluctable en raison de la suite ininterrompue de crises techniques, économiques et sociales auxquelles elle a été confrontée depuis le milieu du XIXe siècle. Deux projets locaux de relance de cette activité voient en effet le jour quasi simultanément. Témoin direct de la relance séricicole, Françoise Clavairolle se livre à une ethnographie minutieuse, décrivant ses conditions et ses modalités techniques, analysant ses multiples enjeux, économiques, sociaux et symboliques ainsi que son échec final. à la lumière d'un cadre théorique emprunté à l'anthropologie des techniques et à la sociologie de l'innovation, elle propose une approche compréhensive de ce renouveau qui a tenté de concilier innovation et patrimonialisation.