Il y a trente ans encore, personne n'aurait imaginé qu'il existerait bientôt à nouveau, sur les rives d'un fleuve aussi pollué que le Danube, des populations de castors sains et capables de survivre. Quant aux chevreuils, il est probable qu'ils «n'ont jamais été aussi heureux que de nos jours», profitant de la surproduction de l'agriculture et de la sursaturation du sol en azote.
Telles sont les «surprises écologiques» que nous réserve cet ouvrage, prompt à remettre en cause les vues catastrophistes et inexactes qui se sont diffusées avec la mode de l'écologie. Celles-ci recourent souvent de façon abusive aux notions d'équilibre naturel ou d'économie de la nature, malencontreusement érigées en dogmes : car, lorsqu'un paysage menace d'être modifié par le tracé d'une route, il s'agit rarement d'une nature originelle et intacte, mais bien plutôt d'un substrat déjà transformé par l'homme. Etudiant le devenir de différentes espèces animales sur des sites déterminés, Josef Reichholf nous invite à faire confiance au jugement de la nature, à mieux évaluer ses dynamismes et ses capacités d'adaptation pour distinguer, précisément, les dangers véritables et les menaces fantasmées.