Le point de vue des éditeurs
Au fond du labyrinthe souterrain de New York où, comme d'autres êtres détruits, il a achevé sa descente aux enfers, Tony Pellar est poursuivi par le rire d'Agatha, incarnation infernale du traumatisme qui, à l'orée de l'adolescence, a fracassé sa vie de jeune Noir dans le Sud des Etats-Unis alors dominé par le Ku Klux Klan.
Au rythme d'une transe convulsive et enflammée qui fait progressivement surgir des ténèbres l'épouvante de la scène primitive, Tony, dont les imprécations résonnent dans les bas-fonds new-yorkais, affronte enfin son passé et, à travers lui, les blessures innombrables infligées aux Noirs par la société américaine des années 1960.
Dans ce saisissant roman du déchirement racial et de la quête d'identité sexuelle, la souffrance réinvente une langue aux accents parfois faulknériens qui abolit la frontière entre assouvissement et amour, mémoire et folie, salut et damnation.