Par «imposture», Belinda Canonne ne renvoie pas aux
escrocs de la confiance, ceux qui en imposent ou qui usurpent
une place. Elle décrit un sentiment très commun qu'on
a cependant toujours grand soin de cacher : l'intime conviction
de ne pas être celui ou celle qu'il faudrait être pour
occuper légitimement la place dans laquelle on se trouve,
et la crainte d'être démasqué.
Si ce trouble met en cause l'identité, il n'engage pourtant
pas la question : «qui suis-je ?», mais : «suis-je celle ou celui
que je devrais être pour me trouver à cette place ?».
Toute ambition, quelle qu'en soit la nature (professionnelle,
amoureuse, existentielle, etc.), peut susciter cette inquiétude.
En trente-six allègres chapitres qui vont de la littérature à
la psychanalyse en passant par le cinéma, la politique ou
nos expériences quotidiennes, cet essai propose récits et
réflexions sur l'origine et les manifestations du sentiment
d'imposture.