C'est au coeur de Bruxelles, capitale de l'Europe, au pied de la
vieille cathédrale Saints-Michel-et-Gudule, que se situe le nouveau
roman de Jacques Neirynck. A travers les tribulations d'un artiste,
l'architecte Vandewalle, Le siège de Bruxelles nous fait assister en
direct à l'éclatement de la Belgique, provoqué tout à la fois par les
conflits linguistiques, les dérives xénophobes et les crises
économiques. Dans ce contexte d'effondrement, de monde finissant,
des personnages hauts en couleur révèlent alors leur vrai visage :
Erwin Boze, le leader fasciste, la pittoresque Zulma son épouse,
Philibert Tissier, politicien sans scrupules, la troublante Nicole,
femme du héros.
De retournements en rebondissements, d'intrigues en surprises,
Charles Vandewalle parviendra-t-il à empêcher le pire, dans une
capitale qui ressemble étrangement à Sarajevo ?
Car de fait, c'est l'avenir de l'Europe qui est le sujet de ce nouveau
roman de Neirynck. Cette Europe, aux premiers pas hésitants, ne se
réduit pas en effet aux seuls enjeux économiques ou financiers. C'est
un champ clos où s'opposent langues et cultures, latinité et germanité,
civilisation du plaisir ou du devoir, catholicisme et protestantisme,
soleil du Sud et brumes du Nord. Mélange détonant qui peut à
tout moment imploser. Le seul recours consiste à construire une
Europe de l'esprit plutôt qu'un simple espace marchand.
Écrit sur un rythme endiablé, avec le sérieux et l'humour qui ont
déjà fait le succès du Manuscrit du Saint-Sépulcre, Le Siège de
Bruxelles prend des allures de kermesse héroïque, dans un décor à la
Bruegel. Il en reste un appel aux lendemains de l'Europe comme aux
idéaux qui ont présidé à sa naissance.