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L'hospitalisation, avec la coupure radicale qu'elle entraîne
par rapport à l'activité normale, familiale, professionnelle
et sociale, est une situation à laquelle nous sommes tous
probablement confrontés, un jour ou l'autre.
Cette «coupure» souvent soudaine est, c'est l'évidence,
fréquemment génératrice d'isolement du patient ou
du résident qui se trouve confronté sans préparation à
l'inactivité, au sentiment d'impuissance, à la souffrance,
à la solitude et à l'angoisse que ces bouleversements provoquent sur une
personne déjà blessée dans son intégrité physique par conséquent affaiblie
physiquement et moralement...
Puiser dans l'adversité une énergie nouvelle...
Trouver en soi-même les ressources pour faire face à la détresse... C'est un beau
programme, une résolution grandiose et exaltante... Mais il faut se résoudre
à une constatation toute simple : les hommes, les femmes, vous et moi ne
sommes pas nécessairement taillés dans le bois dont on fait des héros !
Et quand vient la détresse, le désir d'être entouré, assisté, écouté - non plus
comme un malade mais comme un homme et une femme. Ce désir est un
désir légitime, un droit qui doit pouvoir être satisfait.
S'il est une matière dans laquelle les conceptions philosophiques et éthiques
sont incontournables, c'est bien celle de l'assistance morale, religieuse ou
philosophique : le respect du pluralisme des convictions exige absolument
que les personnes isolées par le fait de l'hospitalisation (que cet isolement soit
accidentel, passager ou chronique) puisse satisfaire naturellement, sans effort
particulier, sans démarches contraignantes, leur désir de contact humain.
C'est cet objectif que veut rencontrer Le soignant entre la vie et ses
représentations.
Les contacts nécessaires qui ont abouti à ce travail constituent déjà un fait
important : le pluralisme ne peut être une concession de la pensée. Il est ce qui
fait la richesse spirituelle de la démocratie.
Marc Mayer,
Docteur en santé publique de l'ULB
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