André Breton, Robert Desnos, Philippe Jaccottet, Jacques Roubaud, autant de poètes dont les textes ont fasciné Michael Sheringham. Ce grand professeur, qui a terminé sa carrière à la chaire « Maréchal Foch » de littérature française à l'université d'Oxford, a donné de la poésie française du XXe et XXIe siècles une lecture intime et d'une rare finesse.
Rassemblés pour la première fois dans un ouvrage, ses travaux sur la poésie donnent à voir un même objet en filigrane : la subjectivité, telle qu'elle prend forme au gré des désirs, de la vision, des lieux qu'elle investit. Car le sujet ne préexiste pas à l'écriture : il se montre à nous comme un « être mobile » qui s'invente dans la lettre du poème et dans son déroulement minutieusement examiné. Pour l'oeuvre d'André Breton, pour Desnos et l'esprit du surréalisme, la leçon qui s'en dégage est éclatante. Elle projette un jour nouveau sur des poètes plus récents, comme Philippe Jaccottet, Jacques Réda ou Jacques Roubaud. Elle se reflète à distance et se réinvente dans les poèmes de Pierre Alferi, qu'habite le même souci et où règne une semblable liberté.