La première phrase est infiniment et justement célèbre : "L'amour est un acte sans importance, puisqu'on peut le faire indéfiniment."
Ensuite, c'est Alfred Jarry tel qu'on l'aime – l'insolent, le mordeur.
Le thème : le plaisir qu'on a à lire Sade, la transgression qu'est Sade, comment voulez-vous croire cela possible dans les temps atrophiés de la bourgeoisie d'affaire ?
Et c'est le brûlot que lance Jarry : tous les thèmes de Sade, les voilà, mais dans la société de 1902, ses trains, ses automobiles et sa fameuse course de bicyclettes.
Le héros : un homme "tellement ordinaire que cela, en vérité, devenait extraordinaire". Ajoutez une substance qui – on l'appliquera aux coureurs cyclistes d'une course qui deviendra combat ubuesque, une énergie perpétuelle, et l'occasion pour les autres d'évoquer les vertus scientifiques de tous aphrodisiaques universels.
Voilà la donne. Pour le reste, il n'y a qu'à se laisser prendre : pas un paragraphe où la langue ne dérive pas dans un perpétuel à-côté... Vian pourra venir. Et nous, une bonne dose de rire qui défend du monde tel qu'il est.
FB