"La plus grand part du peuple commença
alors à manger du pain d'avoine et de son, et
encore par poids : ce qui se pratiquait jusqu'aux
meilleures maisons de Paris, qui ne donnaient à
leurs gens à chacun par jour que demie livre ou
peu plus de ce pain.
La chair de cheval était aussi si chère, que les
petits n'en pouvaient acheter : tellement qu'ils
étaient contraints de chasser aux chiens et les
manger, et des herbes crues, sans pain : qui était
chose hideuse et pitoyable à voir.
Tout ce qui était à bon marché à Paris étaient
les sermons, où on repaissait le pauvre monde
affamé de vent, c'est-à-dire de baies et menteries :
lui donnant à entendre que c'était chose fort
agréable à Dieu de mourir de faim, voire et qu'il
valait mieux tuer ses propres enfants, n'ayant de
quoi leur donner à manger, que de recevoir et
reconnaître pour roi un hérétique."
Siège de Paris, juillet 1590.