Poursuivant des analyses que La grande dispute ou encore Nihilisme et modernité avaient mises au jour, Michel Guérin livre ici une passionnante enquête sur « ce que l’art dit du temps et ce que le temps fait de l’art » à partir de la Renaissance. L’art dans sa quête d’émancipation a marqué l’histoire moderne dans la mesure où la création artistique s’est révélée en même temps qu’une production, une mise à l’épreuve de la conscience du temps à travers les époques. Aussi cette histoire philosophique et réflexive de la vocation créatrice de l’homme doit-elle s’entendre, affirme Michel Guérin dans cette ambitieuse anthropologie de la création des modernes, comme le déploiement critique du temps de l’art en tant qu’art du temps.