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"Je vivais à Tunis depuis 1938 où j’ai dirigé jusqu’à l’armistice de 1940 les services de presse, d’information et de radiodiffusion de la Tunisie. J’habitais dans une maison arabe, au centre de la ville indigène, qu’on appelle la Médina.
Depuis juin 1940, dans ce protectorat français, spontanément des centres de résistance se formèrent. Timidement, maladroitement ceux qui ne pouvaient accepter Vichy (ce nom résume toutes les lâchetés, les bêtises, les crimes de la "Révolution" dite nationale) cherchèrent à se grouper et à agir. Ils firent de leur mieux. — Mais ceci est une autre histoire. De 1941 à 1942, la police vichyssoise chercha à réduire ces centres de résistance et à intimider les opposants. Une liste de suspects fut dressée. On me fit l’honneur de m’y inscrire. Puis au mois de mars 1942 on commença à poursuivre les suspects. Je fus chargé sur l’une des premières charrettes. Le 12 mars l’ordre fut donné de m'arrêter."