Mai 1968. L'État gaulliste est sur le point de sombrer. Partie de
l'université de Nanterre, la révolte gagne l'ensemble du pays.
Le 13 mai, un million de personnes défilent à Paris. En
tête, l'étudiant allemand Daniel Cohn-Bendit, nouvelle
idole de la jeunesse et des intellectuels. Derrière lui, tous
les chefs de partis et syndicats de gauche scandent «Dix
ans, ça suffit ! De Gaulle, c'est fini !» Le Général convoque
chaque nuit des ministres affolés : «Mais qui est-il, ce
Cohn-Bendit ? Qu'a-t-il pour entraîner les jeunes ?» De
Gaulle va tenter un dernier coup de théâtre. Avant de partir
pour Baden-Baden, il veut rencontrer le jeune insolent.
Dans la nuit du 28 mai, Dany est introduit dans le
bureau présidentiel. De Gaulle : «Votre rêve, c'est d'aller
baisouiller dans les coins ?» Cohn-Bendit : «Les jeunes
étouffent dans le monde de tante Yvonne !»
Dans un récit vif, sensible et très informé, Christine Clerc
imagine un huis-clos criant de vérité entre le vieux chef
et le jeune leader qui entrera dans l'Histoire pour avoir
été le bras du destin : le «tombeur du Général».