La grande querelle des deux puissants guerriers, Achille et Agamemnon, chantée par Homère, est mise en scène d'un point de vue spectaculairement neuf par Oscar Mandel, le poète belgo-américain qui nous a déjà livré un Arc de Philoctète et un Amphitryon, ou le Cocu béni également remarquables. Encore une fois, Agamemnon enlève la concubine d'Achille, question de rabaisser son rival. Achille se retire du siège de Troie. Sa mère, la déesse Thétis, obtient de Zeus que les forces d'Agamemnon soient repoussées par les Troyens. Panique des Grecs. Leurs bateaux brûlent. Ulysse et Diomède supplient Achille de revenir au combat. Mais après cela, nous quittons le récit d'Homère pour explorer de nouveaux horizons, où l'auteur se tourne vers Virgile pour compléter son récit dramatique à sa façon toujours originale. Tout au long du drame, deux monstrueuses Présences, la Guerre et la Vengeance, se délectent de la folie meurtrière des hommes. Et pourtant, la pièce se termine sur une scène inattendue de réconciliation et d'espoir - espoir ô combien fragile... Et là, nous comprenons en quoi, finalement, consiste le triomphe d'Agamemnon.