« Longtemps tu as écrit des poèmes qui parlaient de la présence des choses et de ta présence aux choses et au monde. Tu voyais l'herbe ondoyer et tu faisais ondoyer les mots pour traduire ce qui de toi ondoyait aussi dans l'herbe. »
Dans ces textes écrits entre la fin des années 1970 et le milieu des années 1980, Jean-Pierre Le Goff (1942-2012) se confronte à des objets de fascination aussi divers que les ailes de papillon, le fil à couper le beurre, la bulle de savon, le vent dans les arbres, la couleur rouge, etc. S'y donnent libre cours des rêveries où l'écriture semble jaillir comme par réverbération au contact des choses, et qui sont autant de coups de sonde dans ses propres paysages intérieurs. C'est que chez Jean-Pierre Le Goff l'imagination ne se déprend jamais d'une physique sensible où affleurent les sources mêmes de l'émerveillement.