Ce livre est un mélange de confidences et de
discrétion. Pierre Fauchon a conquis des
mandats électoraux, fait campagne pour lui-même
ou pour d'autres, exercé des fonctions
importantes, conseillé des ministres, pris part
aux travaux parlementaires et attaché son
nom à des textes de loi. Or il nous confesse et
nous prouve largement qu'il tient trop à sa
liberté pour lui sacrifier la recherche du
bonheur. Et pourtant que de risques et de
responsabilités. Dès l'âge de treize ans n'arrachait-il
pas les affiches de la collaboration
à la barbe de l'occupant ? Ce faux rêveur n'a
cessé de faire preuve de qualités d'homme
d'action, comme en témoigne l'épisode
marocain où, presque seul et sans moyen, il a
tenu tête à une émeute. Dans un tout autre
registre, il joue un rôle déterminant dans la
candidature de Jean Lecanuet à l'élection
présidentielle de 1965, avant de s'engager
à fond dans sa campagne dont il assure la
direction. Tant par son intuition première que
par ses initiatives, il est sans aucun doute
un des artisans du ballottage du général
de Gaulle. Le voilà dès lors associé à la destinée
du Centre démocrate, se faisant élire au
conseil général de Loir-et-Cher, dont il sera
vice-président chargé de la culture, avant
d'être élu au Sénat et d'y exercer la vice-présidence
de la prestigieuse commission des
lois. Authentique centriste, Pierre Fauchon
épouse toutes les convictions qui composent
la figure idéale d'une droite pluraliste, libérale
et européenne. Peut-être le bonheur qu'il a
pu rencontrer dans son action de militant ou
d'élu s'explique-t-il par l'harmonie entre ses
orientations personnelles et familiales les plus
profondes et ses engagements politiques.