«Le vocabulaire de...» présente les principaux termes dans lesquels s'exprime
chaque philosophe, selon un ordre alphabétique, en partant du principe qu'un philosophe n'est
intelligible que dans sa langue, dans son vocabulaire propre ou dans le vocabulaire commun qu'il
s'approprie.
L'approche de chaque notion comporte trois niveaux qui sont signalés dans le texte par des astérisques
(*) : la définition de base, accessible à un étudiant débutant ; l'approche scientifique,
s'adressant à l'étudiant confirmé, et ce jusqu'à l'Agrégation ; et enfin, une approche plus libre, permettant
une interprétation plus large, comme par exemple la résonance de la notion au sein du
système.
Chacun des volumes de la collection «Le vocabulaire de...» devrait constituer une voie d'accès privilégiée
à la lecture et à l'intelligence d'un système philosophique.
Il est connu que la philosophie de Gilles Deleuze affirme l'immanence. Mais
cette affirmation ne se sépare pas d'une certaine pratique du langage, qu'un
nom programmatique résume : littéralité. Un préjugé veut pourtant que les
concepts deleuziens soient des métaphores. Entrer dans la problématique de
l'immanence, c'est découvrir le non-sens de cette imputation, l'inconsistance
des prémisses qui la soutiennent (la confusion du littéral et du propre, prisonnière
d'une conception «sédentaire» du sens). C'est aussi redonner son vrai
statut au concept, comme unité de création philosophique. Nul n'indique mieux
que Deleuze ce que doit être un Vocabulaire : non pas un recueil d'opinions sur
des thèmes généraux, mais une série de croquis logiques décrivant autant
d'actes de pensée complexes, intitulés et signés.