L'écriture de la vie
Au début des années 1970, un étudiant belge, comme des milliers de jeunes Européens, décide qu'il « doit » prendre la route pour se rendre en ce lieu mythique qu'est alors Katmandou. Quelque trente années plus tard, l'universitaire chevronné se souvient encore de ce voyage, et en fait le récit : « Je suis de ceux qui pensent, sans doute à tort, que le passé est préférable au présent et que les jours ou les temps que nous laissons derrière nous furent heureux et meilleurs. [...] Pour ne pas me laisser submerger par la nostalgie, je ne la tolère qu'accompagnée d'une bonne dose d'ironie qui, seule à mon sens, permet d'éviter de sombrer dans la triste mélancolie. Lorsque donc j'ai eu envie de faire revivre cette formidable expérience qui fut mienne, j'ai revu le jeune homme que j'étais avec les qualités et les défauts inhérents à la jeunesse. Avec le temps, je portai un regard mi-tendre mi-amusé sur ce garçon qui, à y regarder de plus près, ne me semblait pas très sérieux. »