«Quelle fatuité pour un Long Nez, un Barbare
ignare, d'échafauder sur la Chine la moindre théorie !
Tenir sous forme de notes un journal de voyage me
paraît la meilleure façon de procéder. Le poème serait
presque le genre le plus approprié : évoquer les
saisons, les joies et les peines, la lune, tout ce qui
passe, à mesure qu'on le ressent. Prendre les choses
comme elles viennent, goûter chaque plat, être attentif
à chaque son, enregistrer le moindre écart... Une
approche fragmentaire, au jour le jour, dont il sera
toujours temps ensuite de tirer un sens ; et peut-être
que le sens, s'il en faut un, se dégagera alors de lui-même.
Shanghai est une ville où je pourrais allègrement
me perdre pour n'en plus repartir... - Aller à la
Chine, comme on disait autrefois, et s'y éclipser.»