Tout le monde connaît vaguement l'origine américaine de la tomate, de la pomme de terre ou du maïs, mais on ignore en général que dès les XVe et XVIe siècles, les peuples ibériques ont tenté d'introduire les plantes européennes sur toutes les nouvelles terres découvertes. Ces tentatives ne furent guère couronnées de succès. En revanche, sur les navires portugais et - dans une moindre mesure - espagnols, presque toutes les plantes vivrières ont plus ou moins rapidement changé de continent, mondialisant dès cette époque les habitudes alimentaires et les pratiques agricoles dans toutes les zones tropicales de la planète, et bien sûr en Europe.
Parmi les plantes américaines, outre celles déjà citées, il suffit de penser à l'importance prise par le manioc en Afrique et la patate douce en Extrême-Orient, sans oublier les bouleversements de l'introduction de l'anacardier, du cacaoyer et des arachides sur la côte occidentale africaine. Parmi les asiatiques, citons la propagation de la culture du bananier et des orangers en Amérique, ainsi que celles de la mangue, des noix de coco et des épices orientales hors de leurs zones d'origine. Les migrations des plantes africaines se limitent à quelques espèces, mais non des moindres, telles le café arabica, le funeste palmier à huile ou la pastèque.
Cet ouvrage évoque les voyages, souvent précoces, de soixante-neuf de ces plantes consommées aujourd'hui partout dans le monde. Accompagné d'une très riche iconographie, il rappelle les conditions de leur découverte, cite leurs premières descriptions, les dates et les aventures parfois étonnantes de leur diffusion.