Catharisme au vrai visage... visage humain, visage vivant. On
ne trouvera pas ici une vaine construction de cette imagination
«combleuse de vide» qui, depuis le début du XXe siècle,
porte tant d'auteurs à fabriquer un catharisme mythologique à
petits renforts de trésors cachés, de Graals pyrénéens, d'inédits
de Platon ou de rêves bouddhistes.
Le catharisme fut l'un des grands courants du Moyen Âge
chrétien : particulièrement, mais non exclusivement implanté
en Occitanie, déraciné par le fer des armées catholiques, les
procédures de Rome et les bûchers, il disparut de l'Histoire à
la fin du XVe siècle, laissant, par-delà une longue oblitération,
un message vivant, tiré de la mémoire des documents médiévaux.
Christianisme sans damnation éternelle et sans croix,
le catharisme refusa le mal et la violence et crut en la bonté
fondamentale de la nature humaine.
Le vrai visage du catharisme, celui des Bons Hommes dont le
bâton sonnait de bourg en château, de ville en désert clandestin,
celui des croyantes entraînant ceux qu'elles aimaient dans
leur aventure et dans leur foi, c'est le visage que les cathares
nous montrent à travers le miroir dépoli des manuscrits et du
temps.