Histoire de l'écriture typographique - Le XIXe siècle français vient compléter les trois tomes précédents de la collection créée par Yves Perrousseaux. Dans le même esprit, cet ouvrage raconte l'histoire des « caractères d'imprimerie », de leurs usages et de leur implication cachée dans la culture occidentale.
La typographie du XIXe siècle a subi de plein fouet les effets de toutes les révolutions de cette période tourmentée mais, surtout, ceux de la « révolution industrielle ». Moins du fait des retombées techniques incontestables que par les nouveaux besoins et les nécessités qui émergent : besoin de publicités, donc d'affiches et donc de nouveaux caractères, grands et attractifs ; besoin de livres moins chers et en plus grand nombre, donc développement de la stéréotypie et des recherches sur les machines à composer ou sur les caractères de très petite taille ; nécessité de rapprocher les petits ateliers de gravure ou de fonderie ; besoin de création, de modernisme, voire de fantaisie, en réaction à la rigueur classique.
Le XIXe siècle typographique est ainsi marqué par le foisonnement et l'excès, par des oppositions d'austérité et d'extravagance, par la cohabitation de livres romantiques et de livres industriels, la naissance de nouvelles oeuvres d'art que sont les spécimens de fonderie et de nouveaux codes d'usage de la typographie. Plus que jamais, durant ce siècle, la typographie devient un art.
Pour montrer toute la richesse de cette période, les auteurs ont choisi d'en raconter les aventures successives : les Anglais avec l'invention des caractères gras, des égyptiennes et des sans-sérifs ; la fonderie Gillé, qui devient celle de Balzac puis de De Berny et qui rejoindra, à l'aube du XXe siècle, celle des Peignot ; la saga des Didot, de la rigueur de Firmin à l'extravagance de Jules ; l'Imprimerie royale, puis impériale ou nationale, ses caractères orientaux et ceux de labeur, qui perdureront tant qu'il y aura du plomb ; Louis Perrin, qui réinvente les elzévirs ; les grandes fonderies françaises, qui rivalisent d'invention et de copies, et, enfin, les évolutions techniques de tout le siècle.
Et comme dans les tomes précédents, des « pauses », moins chronologiques, élargissent ou complètent le champ purement typographique : la gravure sur bois, les casses d'imprimerie, les caractères gras, les manuels de typographie, les caractères de fantaisie et les lettres dessinées.
Un ouvrage de culture générale dont la richesse iconographique (plus de quatre cent cinquante illustrations) et la somme d'informations s'adressent aussi bien à un large public qu'aux spécialistes ou aux professionnels de la typographie ou de l'édition.