L'école n'est-elle qu'un lieu d'apprentissage, anxiogène et sérieux ? Ou peut-
elle faire une place au jeu, au rire, à l'humour ?
Les liens entre « humour » et « enseignement » sont délicats et paradoxaux :
professeurs et élèves oscillent entre l'envie de céder à l'émotion de l'humour,
gage de légèreté, de connivence, de souvenirs partagés, et le souci de ne pas
s'y abandonner, sous le prétexte que l'humour en classe menacerait le sérieux
de la leçon, ou saperait l'autorité du maître. Un élève qui fait de l'humour,
c'est un cancre sympathique, ou un insolent perturbateur. Un professeur
qui fait de l'humour, c'est un enseignant-clown, ou un ironiste sadique.
Ce volume se propose d'explorer les liens entre ces deux concepts antagonistes.
En quoi l'apprentissage se voit-il facilité, ou empêché, par l'humour ? Quels
supports permettent-ils, ou non, le surgissement de l'humour ? Et enfin, quelles
sont les représentations des professeurs en humoristes ou en « agélastes » ?