Que faire des centaines et milliers de textes que nous ont légués les survivants des
camps de concentration et d'extermination nationaux-socialistes ? Ces textes qui
peuvent apparaître monotones et répétitifs, peu fiables aux dires des historiens,
à l'écriture souvent maladroite de l'avis des littéraires.
L'auteur propose un mode de lecture qui se met à l'écoute des revenants cherchant
les mots pour dire une réalité insaisissable. En faisant dialoguer les textes
au sujet d'une expérience commune (l'arrivée, la déshumanisation progressive, la
découverte des ressorts de défense, la libération), il décèle dans les plis d'écritures
inégales, entre le dit et le non-dit, la vérité subjective du témoignage, littéraire
ou non.