La création littéraire a toujours passionné les cinéastes. En touchant au feu sacré de l'art, l'espace cinématographique a l'impression d'aborder le secret de l'acte créatif. La littérature sert d'emblème de la quête de l'auteur et de ses personnages, dans sa recherche intime et passionnée de l'écriture. Sorte d'alibi, l'écrivain est une figure de la création cinématographique.
L'auteur de papier est tour à tour narrateur, personnage, puis objet prétexte d'une oeuvre filmique. L'écrivain a pour fonction tantôt d'incarner le scribe de la mémoire collective, tantôt de transcender le réel par l'acte individuel et oraculaire de la parole. Alors l'écrivain possède une figure de penseur sur le monde, dans la pure tradition mythique de la poésie. L'écriture n'est-elle pas aussi un jeu de vie? C'est ainsi que le personnage de l'auteure, Nagiko, déclare dans The Pillow Hook de Peter Greenaway: «traitez-moi (mon corps) comme la page d'un livre». Elle affirme «Il a écrit sur ma peau l'histoire de sa vie, en commençant sur mes lèvres, par sa naissance et en terminant sur ma poitrine, par le jour où il est tombé amoureux».
Ecrire est érotique, transcendant, pathétique.