Ce livre retrace de façon vivante, nuancée et distanciée, les batailles féministes de la Troisième République. Dans un pays très attaché au mythe de l'éternel féminin, le féminisme est habituellement rangé au magasin des accessoires sociaux. Laurence Klejman et Florence Rochefort en donnent, elles, une interprétation politique. Non seulement elles retracent les difficultés d'une entreprise à laquelle se dévouèrent toute leur vie de nombreuses femmes, et quelques hommes, mais elles mettent en évidence la richesse d'une pensée trop souvent négligée. Il ne faut pas oublier que, si l'on se bat encore pour parvenir à la véritable égalité des sexes, les féministes du début du siècle avaient déjà tracé les grandes lignes du programme, avec leurs revendications politiques, juridiques, économiques, sociales ou identitaires. Les femmes et le féminisme sont bien, à part entière, des acteurs de l'histoire.