Il y a un double enjeu de la réflexion leibnizienne sur le langage : le philosophe peut-il décrire les langues naturelles d'une manière qui lui soit propre ? Peut-on construire un langage artificiel pour la pensée pure ? Les débats actuels sont marqués par les projets de naturalisation de la signification et le succès vertigineux des pensées mécaniques. Ils ne peuvent que rendre attentifs aux liens découverts ou établis par Leibniz entre les deux pôles du langage, le naturel et l'artificiel.
Cet essai se propose d'explorer systématiquement ces liens il est, en français, le premier sur le sujet. Il s'adresse tant aux linguistes, poètes, informaticiens et logiciens qu'aux philosophes. Sa thèse centrale est que le projet global d'évaluation des liens entre pensée et langage chez Leibniz procède d'un nominalisme original et cohérent.