Kenneth Lay (Enron), Bernie Ebbers (Worldcom), Dennis Kozlowski (Tyco), Jean-Marie Messier (Vivendi Universal) ... Hier, ils étaient les nouveaux «maîtres du monde» et leurs sociétés faisaient les beaux jours des marchés financiers. Aujourd'hui, ces noms riment avec scandale. Pendant des années, à leur seule évocation, les passions s'allumaient et des projets grandioses s'ébauchaient, d'où allait sortir le visage du XXIe siècle. Les mensonges et les dettes ont eu raison de ce désir d'argent.
Le monde n'en sort pas moins transformé : de nouvelles marchandises ont envahi notre quotidien, refaçonné nos façons de travailler, de consommer, de penser, de vivre. Mais jusqu'où peut-on repousser la frontière de l'argent sans y soumettre l'intelligence, le corps humain, la vie même ? Jusqu'où la marchandise peut-elle envahir notre univers sans détruire tout lien social, nier notre humanité ? Telle est la contradiction qu'explore ce livre.
Des manifestations anti-mondialisation de Seattle aux attaques du 11 septembre qui ont ébranlé l'Amérique, la menace la plus grande est, pour l'auteur, celle qui conduit les hommes à tout vouloir transformer en marchandise. Comment en sommes-nous arrivés là ? Quelles sont les institutions qui régulent cette emprise de l'argent sur nos vies ? Pourquoi la Bourse en est-elle le sang et le cœur ? A l'articulation des différents courants de critique de l'économie politique et de renouveau de l'anthropologie économique, ce livre éclaire l'actualité la plus immédiate.