« Heureusement pour lui, Barnabéüs n'avait aucune descendance et pouvait vivre seul ses premiers pas d'errance. Il n'avait rien à teindre, ni l'assurance pour rassurer ni la peine pour consoler ; Agresphon, son père, était mort.
Ensorceleur des choses menues, son échoppe ne payait pas de mine, mais il s'était taillé à force de labeur une bonne réputation dans le quartier. On le faisait venir pour poser un sort de serrure, ou pour inverser le cours d'une source afin que l'eau monte à l'étage. Voilà bientôt trois mois qu'il avait pris sa retraite et entrepris la rédaction de ses mémoires. Pour ce faire, il avait acquis un cabinet d'écriture ; le premier vrai luxe de son existence. »
Dans cette fantasy sans épées ni chevaux, Régis Goddyn s'interroge sur la transmission entre les générations et imagine une société où l'avidité à vivre ne connaît aucune limite. Jusqu'où une société est-elle prête à aller dans sa quête d'éternité ?