Konrad Lorenz, l'un des grands savants du XXe siècle, s'est
rendu célèbre par ses travaux sur le comportement animal ;
il est le fondateur de l'éthologie, ou science du comportement.
L'Envers du miroir, livre ambitieux, constitue une tentative
originale : donner une vue d'ensemble des mécanismes
cognitifs de l'homme. La position de Lorenz est simple :
«Pour le naturaliste, l'homme est un être vivant qui tient
ses propriétés et ses aptitudes, y compris ses plus hautes facultés
de connaissance, de l'évolution, c'est-à-dire de ce processus
qui s'étend sur l'infinité des siècles et au cours duquel
tous les organismes se sont trouvés confrontés aux données
de la réalité et s'y sont adaptés. Ce processus phylogénétique
est un processus de connaissance ; en effet, toute "adaptation à"
une certaine donnée de la réalité extérieure révèle qu'une
certaine quantité d'"information sur" cette réalité a été assimilée
par le système organique.»
Il s'agit donc de comprendre l'activité de connaissance
en tant que phénomène vivant, biologique. Lorenz éclaire
sa démarche de nombreux exemples empruntés au monde
animal et souligne les comparaisons et les différences
avec l'ordre humain.