Le détective Edgar Mendieta, alias Zurdo, le Gaucher, songe
au suicide. Quarante-trois ans, un boulot de chien, pas de
femme, et une très forte tendance à l'autoflagellation.
Pour couronner le tout, on le charge d'enquêter sur la mort d'une
splendide strip-teaseuse, Mayra, qu'il a connue d'un peu trop
près : une bombe aux yeux vairons, la seule à l'avoir traité avec
indulgence, presque tendresse.
Zurdo est bon pour la tournée des night-clubs, cantinas et autres
arrière-cours du Mexique contemporain, au moment où le gouvernement
déclare la guerre aux narcos. Son spleen n'est pas
près de s'arranger : outre les trafiquants d'armes, les faux gringos
et les danseuses paniquées, Gris, son fidèle lieutenant, est en
pleine crise amoureuse ; son chef voudrait laisser tomber l'enquête
; lui n'arrive pas à mettre la main sur son psy et pleure son
amour perdu. Pendant ce temps, la tequila coule à flots et les
cadavres s'empilent.
Avec son style inimitable, Mendoza nous plonge dans un
Mexique baroque et délirant, où on tutoie la mort à tous les coins
de rue, entre deux verres. Un polar impeccable, avec tous les
ingrédients du genre, plus une bonne dose d'humour et l'argot
lyrique des truands latinos.