Le haiku, <>, comme dit Roland Barthes, réussit à exprimer en peu de mots ce que l'encre suscite en quelques traits de pinceau dans la calligraphie ou la peinture : un moment privilégié, un instant de lumière, un éveil. L'un et l'autre naissent d'un même souffle, d'un même élan, au terme d'un intense recueillement. Tenu au bout des doigts, le pinceau, gorgé d'encre, est suspendu verticalement au-dessus du papier puis, d'un seul mouvement, il trace un signe noir qui s'inscrit avec la force de l'évidence sur la surface blanche : un mot, un kaki, un héron.