Glières et Vercors sont de fait, et d'évidence, des moments et des «lieux où souffle l'esprit» (Maurice
Barrès), le «génie» «du mot Non, fermement opposé à la force» (André Malraux), de la Résistance combattante
de 1944, d'une patrie contre l'Occupant et ses complices. Mais il nous faut délaisser, un temps, ce
plan apparent, mais spectaculaire des réduits alpins, en les gardant toujours en mémoire, pour nous intéresser
aux états d'esprits, aux tempéraments alpins, à la vie alpine de tous les jours, matérielle et spirituelle, sous
l'Occupation italienne et allemande. Il nous faut, en suivant le maître-géographe Raoul Blanchard, une vision
d'ensemble des Alpes françaises pendant la Seconde Guerre mondiale.