Largement ignorées par les études littéraires, les ambiances sont pourtant au cœur des littératures de langue française du XIXe siècle à nos jours : dans les tonalités affectives qui accompagnent les expériences de la vie quotidienne, dans notre rapport à l’espace urbain ou à l’environnement naturel, ou encore dans des situations d’interaction et de relation.
Si le concept d’« ambiance » a été initialement dérivé du Stimmung (« tonalité affective ») des phénoménologues allemands pour rendre compte de l’atmosphère qui environne une personne ou un groupe, il permet ici d’interroger notre rapport aux lieux, aux objets, à la mémoire individuelle et collective et aux situations du quotidien. Ce concept, qui signifie l’omniprésence et l’insaisissable, nous conduit à analyser la façon dont l’écriture de l’ambiance et les thématiques qui y sont reliées infléchissent nos existences et nos engagements éthiques et politiques.
C’est aux ressources du concept d’« ambiance » utilisées pour analyser le texte littéraire que se consacre ce volume polyphonique, avec l’ambition de rendre sensible la texture invisible de nos vies et de nos relations au monde.