Dans les processus de création gisent les enjeux théoriques
de la recherche plurielle en image. Quelles sont les formes
modernes de la croyance en l'image et de quelle manière le
cinéma, la photographie, l'art-vidéo, travaillent sur les frontières
de l'expérimentation et des mutations théoriques de
l'image ? Quels sont les registres de fluctuation, d'intervalle, de
crise de la subjectivité dont sont victimes nos regards sur les
mutations actuelles de l'image ? La chair à l'image est alors
un enjeu qui concerne notre lecture des changements de point
de vue sur le corps du sujet et le corps de l'image.
Les archaïsmes violents et l'image
Les sociétés modernes ont perpétué le pouvoir absolu et quasi
divin des images cultes de l'autorité, de la puissance politique, de
la démonstration du «vrai» officiel qui sert bien des impostures.
Les images, sont une matérialisation de l'invisible qui a longtemps
rivalisé avec le pouvoir du Verbe divin. Dans la culture dont
nous disposons, l'image est le relais du Verbe. Elle est utilisée
comme une injonction du miroir patriarcal. Elle est au centre du
pouvoir des institutions comme violence légale sur le corps de la
vie. On la force à signifier, à discourir, à appuyer la propagande du
sens imposé.