Alors que, sur le territoire français, l'été est souvent associé à
une pénurie d'eau et à des restrictions, rien de tel en Provence :
un simple rappel à un usage raisonnable de l'eau. Comment
expliquer ce "paradoxe provençal" ? La réponse se trouve dans
l'histoire car, dans l'Antiquité mais surtout depuis la Renaissance,
les hommes ont réalisé des travaux, la plupart du temps
complexes, pour amener vers les plaines l'eau de la Durance
et du Verdon, bien alimentés par la fonte des neiges.
Michel Jean décrit dans cet ouvrage la création des plus
importants de ces aménagements : le canal de Craponne, le
dessèchement des basses terres d'Arles au XVIIe siècle, le projet
de "canal de Provence" de Floquet au XVIIIe siècle, les canaux
des Alpines méridionales et septentrionales ainsi que
celui de Carpentras au XIXe siècle, le canal de Marseille, les
travaux de François Zola puis le canal du Verdon, et enfin, au
milieu du XXe siècle, le canal de Provence.
Tous ces aménagements ont eu à leur tête des promoteurs,
les "architectes de l'eau", qui en ont impulsé et soutenu la
réalisation. Michel Jean s'est particulièrement attaché à comprendre
leurs motivations et leurs vues économiques et sociales.
Trop souvent méconnus, ces "architectes de l'eau" sont
des personnages majeurs de la mise en valeur du territoire
provençal, et leurs oeuvres reflètent l'état de la société où elles
ont été édifiées, ses aspirations, sa capacité à les satisfaire et
sa vision de l'avenir.