Johannes Reuchlin, humaniste proche de Pic de la Mirandole et d'Érasme, se fait connaître en Europe comme spécialiste incontesté du grec et de l'hébreu.
En 1510, il s'oppose aux dominicains de Cologne qui confisquent les livres des juifs pour les brûler. Il soutient que les juifs sont les concitoyens des chrétiens et que la Kabbale contient les vérités secrètes de la religion. Il obtient gain de cause auprès de l'empereur, mais se voit accusé publiquement d'hérésie.
Il se défend alors en publiant Les Besicles, solide argumentaire juridico-théologique en allemand et en latin, répondant à la question : « Faut-il brûler les livres des juifs ? »
L'ouvrage est immédiatement condamné par la faculté de théologie et brûlé. L'Inquisition de Mayence puis la Sorbonne le condamnent à leur tour. Le nouveau pape Léon X prend sa défense, mais les polémiques de l'« Affaire Reuchlin » se déchaînent pendant dix ans.
Reuchlin sera finalement condamné à Rome en 1520, une semaine après Luther.
Aucun de ces textes n'avait encore été traduit en français.