« Pour Angel, la cinquantaine, le choc est ce jour-là violent : il court, nerveux et angoissé, de l'extrudeuse à la "guillotine", du "piano" au poste de contrôle. Habitué à la tuile, il a dû se reconvertir à la brique en une matinée. Il tremble, il sue, il s'énerve pour un rien. Derrière lui, un enchevêtrement de tapis roulants grincent et crient en acheminant la terre des carrières, tandis que la grosse caisse du mélangeur d'argile, surnommé le "moulin", pousse des râles graves qui résonnent sous les tôles à chaque passage de la meule. Devant lui, l'extrudeuse ronronne. Sous pression, elle pousse sans fin un gros ruban d'argile chaud et fumant - une brique infinie, un churro géant. »