« Nous, pauvres du Christ ». Bernard de Clairvaux, lui, les nomme « apôtres de Satan ». Qui sont-ils ?
La vox populi suivra Bernard. Pendant des siècles, les cathares seront assimilés au pire à des hérétiques, au mieux aux tenants d'une secte étrange. Aujourd'hui, l'historiographie lève le voile sur l'un des pans les plus obscurs de l'histoire du Moyen Âge. Les cathares étaient des hommes et des femmes au christianisme austère, soucieux d'évangélisme et assoiffés d'une vie apostolique dont l'Église s'était alors largement écartée. Ils constituèrent à ce titre une véritable contre-Église et s'engagèrent dans la voie d'une dissidence qui allait exaspérer l'Inquisition et qui s'acheva par le drame de Montségur où périrent le même jour dans les flammes plus de deux cents cathares. Anne Brenon éclaire d'une lumière crue et simple ce courant essentiel des temps romans qui en fut sans doute l'un des paroxysmes spirituels et qui inaugura la terreur inquisitoriale, modèle pour plusieurs siècles d'une chrétienté européenne au visage répressif et militant.
Gravures françaises et allemandes, manuscrits enluminés, registres d'Inquisition, peintures, fresques, bas-reliefs, trésors de l'art romain, pour brosser un tableau aussi précis que possible du monde cathare. Plus de 200 documents.