Les poésies et les musiques de Michèle Barbier ressemblent à
des mélopées tziganes. Nostalgiques, tendres, parfois violentes,
puis facétieuses, éclatantes de gaieté... Entraîné par un souffle
profond, chacun s'y reconnaît : les douleurs des brisures, les petits
événements de la vie quotidienne et surtout, un appel ardent à la
tolérance infinie, née de la compassion.
Après une guerre éprouvante, elle a quitté son Algérie natale,
perdant ses repères et ses certitudes. Depuis, elle a erré, d'un pays
à l'autre, à la recherche de nouvelles racines.
Avec ses valeurs intransigeantes, son culte de l'éphémère, ses
lumières chaleureuses et ses éclats de rire généreux, l'univers du
cirque lui a enseigné que le sens de la vie ne se trouve que dans le
coeur des hommes.
Tous les hommes sont égaux. On vit, on meurt. Et, entretemps,
on fait ce qu'on peut. «Tous les errants du monde suivent
le même chemin... Une implacable ronde, ronde sans fin...». Avec
des mots simples, Michèle Barbier exprime ainsi ce que chacun
ressent au plus profond de lui-même, sans parfois oser ou pouvoir
l'exprimer.