La correspondance échangée entre le Consistoire de Constantine et celui de Paris, entre 1865 et 1906 est un inédit. Il s'agit en effet des premiers documents écrits sur l'histoire des Juifs du Constantinois, après la conquête de la ville de Constantine par les Français en 1837.
Encore drapés dans leurs burnous berbères, ces Juifs à peine sortis d'une histoire muette et obscure dans un Maghreb millénaire, émergent peu à peu de l'anonymat. Ils s'essayent à la modernité, trébuchant, se relevant, s'accrochant à une francisation qui leur était offerte avec parcimonie. Devenus Français en 1870, allaient-ils perdre leur âme, leur religion, leur langue, ce judéo berbère qui avait traversé les siècles, et qui leur servait tout à la fois, de référence et de mémoire?
C'est la problématique posée par cette étude. En annexe, un document sur le pogrom de Constantine du 5 août 1934, illustrant la douloureuse insertion de la communauté juive dans la communauté franco-algérienne.