Les complémentaires
David Fischer ne se doute pas que sa conversation téléphonique avec sa femme, alors qu'il est en voyage d'affaires à Londres, sera le premier signe annonciateur de trois jours qui mettront à mal bon nombre de ses certitudes. Car tout va bien dans la vie de cet avocat danois, et le dîner avec Nabeel, le petit ami pakistanais de sa fille Zoë, qu'Emma lui annonce, ne lui pose aucun problème. Mais le lendemain matin, une fois rentre à Copenhague, il trouve une croix gammée taguée sur sa boîte aux lettres. Il décide de la remplacer et de n'en parler a personne, mais il est troublé.
Sa femme Emma est anglaise. Mariée avec David depuis vingt-cinq ans, elle l'a suivi dans cette banlieue cossue de Copenhague pour se consacrer à l'éducation de leur fille Zoë mais aussi à la peinture, sans toutefois tenter une carrière. Le soir du dîner, quand elle prend l'initiative de parler des origines juives de David à Nabeel, le malaise dans cette famille en apparence sans histoire s'accroît tout d'un coup. Puis arrive le premier vernissage de Zoë, étudiante aux beaux-arts, où l'installation vidéo provocante qu'elle a conçue avec Nabeel risque bien de mettre le feu aux poudres...
Dans une narration serrée à l'intrigue ramassée, Jens Christian Grøndahl évoque avec une grande justesse ces moments où nos identités se fissurent et où lous nos repères semblent se recomposer. Les complémentaires est sans doule son roman le plus contemporain - les questions d'appartenance, d'immigration et de multiculturalisme y sont clairement abordées - mais aussi le plus émouvant.